Syndrome de l’œil sec
Définition
D’une manière générale, le syndrome de l’œil sec est le résultat d’une déficience du film lacrymal, dû soit à une production insuffisante, soit à une évaporation excessive des larmes :
Il existe donc deux formes physiopathologiques distinctes et non exclusives du syndrome de l’œil sec:
La forme aqua-déficiente (sécrétion insuffisante des larmes)
La sécheresse oculaire par carence aqueuse se produit lorsque les glandes lacrymales principales sont altérées et incapables d’humidifier l’œil.
2. La forme évaporative (évaporation excessive des larmes)
La majorité des cas d’œil sec sont de forme évaporative, principalement causés par l’absence ou l’insuffisance de la couche lipidique externe du film lacrymal, couche sécrétée par les glandes meibomiennes.
L’œil sec par évaporation se produit lorsque les glandes meibomiennes sont défectueuses, lorsque la surface oculaire est irrégulière, lorsque la structure des paupières est anormale ou lorsque des lentilles de contact sont portées, par exemple. La blépharite meibomienne appartient à la forme évaporative de l’œil sec et est liée au blocage des glandes de Meibomius (ou glandes tarsiennes). Ces glandes, situées dans les paupières inférieures et supérieures, sont responsables de la production de la couche lipidique du film lacrymal. Lorsque ces glandes présentent un dysfonctionnement, la couche lipidique devient insuffisante pour prévenir l’évaporation du film lacrymal et fournir la lubrification de la surface.
La forme « évaporative » représente 65% à 86% des patients affectés par le syndrome de l’œil sec. L’E-Eye est destiné aux patients souffrant de la forme évaporative de la blépharite meibomienne.
Objectifs de l’étude
Démontrer et évaluer l’innocuité et l’efficacité d’un dispositif de lumière pulsée de dans le traitement du dysfonctionnement des glandes de Meibomius et évaluer l’innocuité et l’efficacité de la lumière pulsée.
Ces études sont basées sur différentes données : analyse des rapports médicaux, tests d’E-Eye. Plusieurs études ont ainsi été menées, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Chine, …
Étude no 1
Traitement avec un dispositif polychromatique à lumière pulsée pour un dysfonctionnement lié à une insuffisance dans la couche lipidique, Dr Christian Malbrel, Ophtalmologiste.
Étude no. 2
Essai prospectif de la lumière pulsée intense pour le traitement du dysfonctionnement des glandes meibomiennes. Jennifer P. Craig, Yen-Heng Chen, et Philip R. K. Turnbull, Ocular Surface Laboratory, Department of Ophthalmology, New Zealand National Eye Centre, University of Auckland, Auckland, Nouvelle-Zélande.
But
Évaluer l’effet de la lumière pulsée (IPL) appliquée à la zone péri-oculaire dans le traitement du dysfonctionnement des glandes meibomiennes (MGD) par le biais d’une étude prospective, en double aveugle, avec contrôle par placebo.
Méthodologie
Vingt-huit participants ont subi un traitement IPL (E-Eye, E-Swin, France), avec des impulsions lumineuses séquencées homogènes appliquées à la zone péri oculaire d’un œil et un traitement placebo à l’œil controlatéral témoin à 1, 15 et 45 jours après l’évaluation de base (BL). L’évaluation de la couche lipidique (LLG), le temps de rupture du film lacrymal (NIBUT), le taux d’évaporation des larmes (TER), la hauteur du ménisque lacrymal (TMH) et l’évaluation subjective des symptômes (VAS) ont été comparés à chaque visite avec les valeurs initiales obtenues lors de la première évaluation.
Résultats
La qualité de la couche lipidique s’est améliorée de façon significative de J0 au jour (J) 45 dans l’œil traité (P< 0,001) contrairement à l’œil témoin (P = 0,714), avec 82% des yeux traités s’améliorant d’au moins un LLG. Le temps de rupture du film lacrymal (NIBUT) s’est également amélioré de façon significative, passant de J0 à J45 dans l’œil traité (P < 0,001) contrairement à l’œil témoin (P = 0,056); il était significativement plus long dans l’œil traité à D45 (14,1 ± 9,8 secondes contre 8,6 ± 8,2 secondes, P < 0,001). Le taux d’évaporation des larmes n’était pas différent entre l’œil traité et l’œil témoin à chaque visite. La hauteur du ménisque lacrymal n’a pas évolué dans l’un ou l’autre œil (P > 0.05). Le score d’évaluation subjective s’est amélioré à partir de J0 dans l’œil traité (P < 0,015), mais pas l’œil témoin (P = 0,245), avec 86% des participants notant des symptômes réduits dans l’œil traité à D45.
Conclusion
La lumière pulsée intense avec de multiples impulsions structurées montre le potentiel thérapeutique pour le traitement de la MGD, en améliorant la qualité de film lacrymal et réduisant les symptômes de l’œil sec. (www.aczctr.org.au numéro, ACTRN12614000162617.)
Cette étude a été menée avec un dispositif médical E-Eye, identique dans tous les aspects (paramètres, caractéristiques physiques) aux appareils E-Eye actuellement fabriqués et commercialisés.
La personne responsable de cette étude était Jennifer P. Craig, une optométriste universitaire internationalement reconnue. Ses principaux travaux de recherche portent sur l’œil sec, les dysfonctionnements du film lacrymal, la surface cornéenne, le port des lentilles de contact et la chirurgie réfractive. Elle dirige actuellement le « Ocular Surface Laboratory » de l’Université d’Auckland et donne régulièrement des conférences de formation continue et de recherche à l’échelle internationale, ainsi que des publications dans la presse scientifique et clinique. Elle a mené cette étude avec les Drs Turnbull et Chen. L’essai clinique a été enregistré à l’ANZCTR (Australian New Zealand Clinical Trials Registry) sous la demande 365741 et est disponible via ce lien :
https://www.anzctr.org.au/Trial/Registration/TrialReview.aspx?id=365741
Étude no 3
Évaluation de l’innocuité et de l’efficacité d’un dispositif de lampe flash au xénon à décharge contrôlée dans le traitement de l’œil sec provoqué par le dysfonctionnement des glandes de Meibomius, Dr Huibin Lv, troisième hôpital universitaire de Pékin.
But
L’inflammation chronique de la surface oculaire, provoqué par le dysfonctionnement des glandes meibomiennes, est très commun dans la clinique ophtalmologique. Le but de cette étude est d’évaluer une nouvelle méthode – dispositif de lampe flash au Xenon à décharge contrôlée – dans le traitement du syndrome d’œil sec provoqué par le dysfonctionnement des glandes meibomiennes, son efficacité et sa sécurité.
Équipement
Une machine E-Eye a été fournie par E-Swin, France (www.e-swin.com).
Patients
Les patients ont été inclus à l’étude de juillet 2014 à octobre 2014, au troisième hôpital universitaire de Pékin. Les critères d’inscription et d’exclusion sont indiqués au tableau 1. Pour le diagnostic, le syndrome d’œil sec devait avoir persisté pendant au moins 12 mois, et le temps de rupture de film lacrymal (TBUT) devait être de moins de 10s, tandis que l’obstruction des orifices des glandes meibomiennes devrait être supérieure ou égale au grade 1. Pour le groupe de traitement, tous les patients ont eu 4 visites : première visite, puis 2 semaines, 1 mois et 2 mois après la première visite. Le dispositif de lampe flash au Xénon à décharge contrôlée a été appliqué aux patients à chaque visite (énergie 13.0J/cm2).
Critères généraux d’inclusion et d’exclusion de l’étude
Inscription :
- 18 à 80 ans
- Diagnostic des patients atteints d’œil sec avec l’obstruction des orifices des glandes meibomiennes dépassant le grade 1
- En mesure de coopérer avec les chercheurs
- Consentement éclairé
Exclusion :
- consentement éclairé
- antécédent d’inflammation oculaire grave (à l’exception de la kérato-conjonctivite sèche)
- a subi une chirurgie oculaire au cours de l’année précédente
- antécédents de consommation de médicaments oculaires au cours du mois précédent (n’incluant pas les larmes artificielles sans agent de conservation); plaie ouverte près de la glande meibomienne; antécédents d’usage systémique de médicaments anti-inflammatoires au cours des 3 mois précédents
Évaluation clinique
L’évaluation clinique comprenait : (1) l’évaluation du syndrome des yeux secs, (2) la paupière (épaississement palpébral, plaies, anomalies vasculaires, anomalies des cils, hyperkératose, blépharite antérieure), (3) glande meibomienne (nombre de glandes sur une longueur de 1 cm au centre, degré d’obstruction, cicatrice, absence de l’orifice, nature de la sécrétion), (4) film lacrymal (BUT, débris, mousse, hauteur des ménisques lacrymaux supérieur et inférieur), (5) cornée et conjonctive (hyperémie conjonctivale, coloration cornéenne).
Statistiques
Pour l’évaluation des symptômes, les glandes meibomiennes (quantité présente en zone centrale de 1cm, degré d’obstruction, dégénérescence, sécrétion glandulaire, film lacrymal (BUT), débris, mousse, hauteur des ménisques lacrymaux supérieur et inférieur), cornée et conjonctive (congestion conjonctivale, coloration cornéenne, relâchement conjonctival), les scores ont été analysés à l’aide du test de Chi 2. Pour l’évaluation de la paupière (épaississement palpébral, plaie, anomalies vasculaires, anomalies des cils, hyperkératose, blépharite antérieure) et des glandes meibomiennes (cicatrice), le test de chi 2 a été utilisé.
Résultats
Caractéristiques démographiques : L’étude a évalué 40 patients ayant des yeux secs soit 80 yeux, dont 22 patientes (44 yeux) et 18 patients masculins (36 yeux). L’âge moyen des patients était de 51,3 + 20,1 ans (gamme 21-78 ans).
Conclusion
En utilisant le traitement de la lampe flash au Xénon à décharge contrôlée (niveau d’énergie : 13.0J/cm2), les symptômes d’œil sec ont été soulagés d’une manière significative chez les patients dont la pathologie de l’œil sec était liée à un dysfonctionnement des glandes meibomiennes, de même que la morphologie du bord palpébral, l’obstruction des méats des glandes meibomiennes et la quantité de sécrétion meibomienne ont également été améliorées. Toutes les différences entre avant et après traitement étaient statistiquement significatives. En outre, la thérapie par lampe flash au Xénon à décharge contrôlée a amélioré la qualité de résistance du film et prolongé le temps de rupture du film. Après 4 traitements consécutifs, l’amélioration des symptômes d’œil sec et la qualité des structures oculaires ont pu facilement être conservées. Dans l’ensemble, cette étude a démontré que le traitement par lampe flash au Xénon à décharge contrôlée est sûr et efficace dans le traitement de l’œil sec provoqué par le dysfonctionnement des glandes meibomiennes.
L’efficacité du traitement de la lampe flash au Xénon à décharge contrôlée était statistiquement significative pour tous les symptômes, sauf la vision floue, tandis que les tendances d’amélioration étaient semblables à d’autres signes. Dans cette analyse, 13 symptômes ont été sélectionnés ; chacun d’eux a été mis à l’échelle de 0 à 10 avec 0 ce qui signifie aucun symptôme et 10 très grave. Au cours de chaque visite, on a demandé au patient d’auto-évaluer les 13 symptômes, et toutes les évaluations ont été documentées.